Ancre à Jas
Ancre à jas
C'est l'ancre classique, qui a équipé les navires de la marine à voile depuis la fin du Moyen-Âge jusqu'à leur remplacement par les ancres modernes, sans jas (stockless).
Un peu de vocabulaire :
L'axe de l'ancre est la verge ; elle se termine par deux bras, arrondis ou rectilignes.
La jonction entre la verge et le bras est le collet.
Les bras portent une patte (ou pelle) triangulaire, dont les angles sont les oreilles, et qui se termine en pointe, le bec.
La pointe inférieure, où les deux bras se rejoignent est le diamant.
Le jas est la partie en bois qui est perpendiculaire à la verge, dont l'axe est à 90 degrés de celui des bras. Il est formé de deux parties qui s'emboitent, fixées par des cerclages métalliques.
Il s'emboite autour de la verge au niveau de la culasse, qui porte un tenon, qui s'oppose à la rotation.
La partie supérieure de la verge est la cigale, qui porte un anneau pour la fixation au câble. Cet anneau est l'organeau quand il est rond, pour le câble-chanvre, et devient une manille pour le câble-chaîne.
Ce type d'ancre est connu depuis l'antiquité romaine, mais devient unique et généralisé à partir de la fin du Moyen-Âge et pendant toute la période moderne (XVIIe, XVIIIe, début XIXe siècles).
L'ancre à jas évolue avec un jas en métal, rabattable (ancre de l'Amirauté), et sera remplacée par l'ancre dite “Stockless” à la fin du XIXe siècle.
Comment ça marche ?
L'ancre tombe sur le fond, retenue par le câble.
Elle tombe à plat, les deux bras sur le fond. Le jas, perpendiculaire à l'axe des bras, est donc vertical. Sa longueur étant supérieure à celle des bras, la position est instable.
Les mouvements du navire déséquilibrent le jas, qui bascule sur le fond. Les bras sont maintenant en position verticale.
La traction du navire favorise la pénétration du bras dans le sédiment. L'ancre fichée dans le fond, le mouillage est stable (du moins en théorie).